“Je me permets de vous écrire”, “je t’ai fait un petit mail” : ces formules que les femmes doivent arrêter d’utiliser au travail

On le sait, les biais de genre s’invitent aussi dans le monde du travail et peuvent freiner les femmes dans leur trajectoire professionnelle. Et ça peut s’exprimer au quotidien, jusque dans la manière dont elles écrivent leurs mails. Une trend TikTok s’est donnée pour mission de dénoncer ces auto-sabotages…
“Je me permets de vous écrire”, “je t’ai fait un petit mail”, “pas de soucis si ce n’est pas le cas”… Vous avez déjà utilisé ces expressions dans vos mails ? Eh bah, faut arrêter. C’est en tout cas ce à quoi nous invite une nouvelle trend TikTok.
Dans ces vidéos, des femmes se mettent en scène en train d’écrire un mail qu’elles auraient spontanément écrit, puis le corrigent en l’écrivant à la manière d’un homme.
Une tendance qui dénonce les biais de genre intériorisés
Quels sont donc les biais identifiés par ces salariées et qu’elles suppriment de leurs mails ? Les employées qui se mettent en scène se proposent de réduire considérablement les formules de politesse, les points d’exclamations, mais aussi les périphrases en tout genre pour arrondir les angles ; de supprimer les émojis ; d’avoir plus volontiers recours à l’impératif pour exiger et arrêter de quémander ; de cesser de se justifier pour tout et rien, ou de s’excuser à tout bout de champ avec des formules telles que “pas de soucis si ce n’est pas le cas”.
Certains passages de ces vidéos vont encore plus loin : les femmes écorchent au passage le prénom du destinataire ou l’écrivent en abrégé. D’autres grossissent vraiment le trait en réduisant le mail à un minimum de mots. Après tout, less is more, pas vrai ?
Quel message derrière ces vidéos ?
Derrière ces vidéos, d’apparence humoristique, l’idée est de faire prendre conscience aux femmes de tout ce qu’elles glissent inconsciemment dans leurs mails professionnels et qui les dessert, parce que cela leur fait perdre du temps, de l’énergie ou même de la crédibilité professionnelle.
Tous ces détails trahissent en fait plusieurs syndromes qui touchent les femmes au travail : en premier, le syndrome de l’imposteur, un sentiment d’illégitimité qui nous amène à passer notre temps à nous excuser.
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On peut penser aussi au syndrome du grand coquelicot, qui fait qu’on minimise notre travail et qu’on a tendance à se faire toutes petites, ou encore au syndrome de la miss, que l’autrice et spécialiste du travail des femmes Lucile Quillet décryptait ainsi pour nous : “Le syndrome de la miss, c’est l’envie d’être appréciée, d’être perçue comme la fille sympa. Au travail, il vaut mieux être estimée qu’aimée. Mais ça, c’est quelque chose de parfois très difficile pour les femmes parce qu’on grandit avec cette idée qu’il faut être appréciée des autres, il faut récolter l’amour des autres”.
Comment lutter contre ces biais de genre ?
Là encore, la coach Lucile Quillet nous éclaire : “Vraiment, il faut se décomplexer et arrêter de vouloir être trop vertueuse et d’avoir trop de scrupules” résume-t-elle dans notre interview. “On a tendance à employer un langage où on s’excuse, on se met en retrait, on s’invisibilise ou on va minimiser son mérite. Ça commence dans les mails, quand on écrit : “Je me permets de vous écrire aujourd’hui”. Le verbe “permettre”, il faut le rayer ! Ça vous fait des phrases à rallonge et surtout, ça vous place comme un sujet autorisé, au lieu de dire simplement : “Je vous écris” de façon affirmée et beaucoup plus assertive.” explique-t-elle.
Voici donc quelques tips de la coach à emporter :
- on fait des phrases courtes pour ne pas diluer le propos
- on met le “je” en sujet de nos phrases pour rester la personne d’action
- on arrête d’utiliser des termes qui dévalorisent ou minimisent notre taf
Et on compte sur vous pour mettre ces exercices en pratique illico presto Mesdames !